---Sherlock x Raphaël---

 

(Shônen-ai?)

 

Lundi, premier jour d’une nouvelle semaine qui commençait pour Sherlock qui se faufilait telle une ombre dans les rues de Londres. Il connaissait parfaitement son itinéraire, plus aucune ruelles n’avait de secrets, plus aucune demeure n’avaient de mystère à ses yeux. Pourtant, on ne pouvait pas en dire autant des passants qui ne faisaient pas attention à l’homme.

Son long trenchcoat dans le vent, ses yeux clair ne quittant pour rien au monde son chemin devant lui il courait presque vers sa destination. Ignorant cette femme qui était crispée, sûrement pour une conversation peu formelle. Il le devina aisément. Il ignora cet homme serein qui allait être surpris par le soudain manque de temps, dû aux travaux à cinq-cents mètre de ce carrefour. Il le devina aisément. Quand enfin, il discerna une plaquette dorée fixée au mur de briques sombre au prochain carrefour, il ralentit le pas.

« Quatre minutes d’avance. » Pensa-t-il. Ses muscles se détendirent, il traversa la route en dosant les minutes nécessaire au feu pour que celui-ci passe au vert au moment où il piétinera le bord du trottoir. Trois minutes et vingt secondes plus tard, il faisait face à la porte raffinée de l’établissement qui devait l’accueillir pour l’heure suivante.

« Dr.Lunacy – Psychiatre » Il pût lire sur la plaquette. Sans attendre d’avantage, une minute et 12 secondes plus tard, il abaissa la poignée de porte puis entra.

« Vous avez rendez-vous ? Monsieur ? » Dit une voix féminine, troublé par le manque de politesse du détective. « Non je viens car j’aime qu’on entre dans ma tête avec la grâce d’une perceuse. » Eut-il envie de lui répondre, mais John s’est fatigué assez longtemps pour faire comprendre à Sherlock le sens du mot « politesse ».

« Docteur Lunacy, maintenant. » Rétorqua froidement Sherlock, sans même bouger le regard vers elle.

« Je veux bien vous prendre rendez-vous si vous n’en avez pas monsieur, mais monsieur Lunacy attend déjà un patient et… Vous m’écoutez ? »

Sherlock était déjà partit, se réfugier dans la salle. Il avait roulé les yeux vers le plafond, profondément fatigué par l’intuition misérable de la secrétaire.

Il ne prit pas la peine de s’asseoir, il entendit la porte de son rendez-vous s’ouvrir dans un long grincement. Une voie calme et grave l’interpella avec un accent français non négligeable. « Sherlock, come please. »

Dr.Lunacy, de son nom complet Raphaël Lunacy, psychiatre français tout fraîchement arrivé à Londre l’accueille dans son bureau. Bureau grand, somptueux et finement décoré.

« Parlons français pour cette séance. » Sherlock s’empressa de lui dire.

« Y a-t-il un problème avec votre langue maternelle monsieur Holmes ? » Demanda le psychiatre, en désignant le siège face à lui pour son patient.

« Votre accent fort désagréable.  Et je ne fais que gagner des précieuses minutes qui serviront sûrement à parler de ma relation avec ma mère j’imagine ? Peut-être mon père éventuellement ? »

Les jambes de Raphaël se croisent et son regard émeraude croise lentement celui presque indigo de Sherlock.

« Rien de tout ça, en fait je comptais plutôt vous demander comment vous vous sentiez depuis la dernière fois que nous nous sommes rencontré. Comment vous a accueillis John ? Il devait être fier de vous, d’avoir enfin osé venir me voir. » Dit l’homme au monocle sereinement.

« Il a utilisé 26 termes différents tout au long de la semaine pour me rappeler à quel point j’ai été courageux de faire 526 mètres jusqu’à vous. Je vais normalement bien depuis la semaine dernière. La police ne me dit toujours pas pourquoi je devrais vous consulter. Je suis toujours le « psychopathe », le « cinglé » selon eux. Sherlock enchaina les termes français avec aisance, non sans un léger accent.

  • Notre thérapie va être longue, elle mettra du temps pur porter ses fruits. Cependant, je suis ravi que ce soit la seule chose qui vous soit venue à l’esprit quand je vous ai demandé votre humeur du jour. Vous êtes inquiet du regard que portent vos collègues ? »

  • Pas le moins du monde. Ils se trompent je suis un sociopathe de haut niveau qu’ils consultent quand ils sont perdus.

  • C’est-à-dire la majorité du temps. Termina Raphaël. »

Le détective esquissa un faible sourire. Le psychiatre était peut-être la première personne du jour, hormis John, à être potentiellement capable de comprendre son fonctionnement.

« Comment vous êtes-vous sentis quand John vous a félicité ? Demanda le docteur

 

  • Comment ça ? John me félicite et m’admire tout le temps. Sherlock fronça presque les sourcils à cette question. Elle n’avait aucun sens.

  • Je sais bien qu’il vous admire, comme beaucoup de gens. » Raphaël expira calmement puis repris « Vous êtes un homme intelligent, sans attache, avec un frère qui n’est rien d’autre que le gouvernement britannique à lui tout seul. Avec un vétéran d’Afghanistan comme colocataire, capable de tout pour vous protéger. Vous n’êtes pas ordinaire Sherlock. »

  • Et c’est pour ça qu’on m’a envoyé chez vous pour une thérapie ? Sherlock lança d’un ton ironique

  • Entre autre, mais ce n’est pas la raison principale Sherlock. »

Un long silence, les yeux acier de Sherlock ne s’était pas décollé de ceux du psychiatre. Quelques secondes lui apprirent beaucoup de chose sur cet homme face à lui. Raphaël n’était pas marié, il vivait sans doute seul. C’était un homme qui, comme Sherlock, devait être marié à son travail. Rien dans son bureau ne laisse supposer qu’il a une quelconque famille, ou des proches. Mais la décoration laisse à Sherlock le soin de comprendre que c’est un homme coincé à une certaine époque. Des meubles en bois massif, aux reliures raffinées typiquement françaises, à l’époque du 19è siècles. Une montre à gousset discrètement cachée dans sa poche et un monocle doré, encore une fois, typiquement du 19è.

« Alors, que pensez-vous de moi ? La police m’a prévenu que vous faisiez souvent ceci.

 

  • Rien de bien intéressant, vous êtes seul et perdu dans notre époque. Vous venez d’une famille sûrement aisée, mais vous non plus, se semblait pas avoir d’attache. Qu’avez-vous avec le 19è siècle ?

  • Une longue histoire… Peut-être pour notre prochaine séance. Et rien d’autre ? Qui vous dit que je n’ai pas d’attache ? J’ai peut-être mon John personnel qui m’attend chez moi, sous des attraits féminins. »

Un silence qui réapparait, Sherlock prend son inspiration hésitant fortement si ce qu’il allait dire était formel ou pas.

« En fait, je pense sérieusement que s’il y en avait un… Il aurait des attraits aussi masculins que mon John personnel.

  • Qu’est-ce qui vous fait croire que je suis attiré par les hommes ? Demanda sereinement Raphaël, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres.

  • Vos pupilles, sont larges et dilatées. Elles le sont pour moi je suppose ? Serais-je typique patient que vous attendiez depuis que vous avez votre diplôme ? Ou bien, serais-ce de la primitive attraction docteur ? »

Raphaël prit une lourde inspiration. Oui, la police l’avait prévenu pour ça aussi.

« Et si c’était de l’attraction, monsieur Sherlock Holmes ? Claqueriez-vous la porte ? Ou pourrions-nous continuer notre thérapie ? »

 

Sherlock pencha implicitement sa tête, regardant l’émeraude des yeux de son psychiatre. Un fin sourire vînt s’installer sur ses lèvres pleines.

« Bien sûr. » Le bleu de ses yeux avait presque disparu sous sa pupille, largement dilatée.

 

 

 

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Lullaby (samedi, 07 janvier 2017 23:46)

    Tient, un français avec un nom anglais XD